Des ouvriers belges rénovant une fontaine trouvent dans une boîte une « relique » vieille de 180 ans

En plein cœur de la ville belge de Verviers, une fontaine ornée se dresse au milieu d’un décor banal de chaînes de magasins et de cafés. Mais lorsque des ouvriers commencent à rénover ce monument populaire, ils découvrent quelque chose de sinistre à l’intérieur. Dissimulé dans un cercueil métallique rouillé, ils découvrent une relique macabre : un organe humain vieux de plus de 180 ans.

Dans la province de Liège, près de la frontière allemande, Verviers a longtemps été hantée par un passé tumultueux. Mais au XIXe siècle, un homme s’est consacré à l’amélioration de la prospérité de cette ville historique. De 1830 jusqu’à sa mort neuf ans plus tard, le maire Pierre David a ramené la paix après une révolution tumultueuse.

Presque deux siècles après la mort de David, les habitants de Verviers racontent encore des histoires à propos de l’ancien maire — et racontent une légende macabre à propos de son enterrement. Mais cette histoire n’était qu’un mythe jusqu’en août 2020, lorsque des travaux de rénovation été entrepris sur la fontaine qui porte son nom.

En restaurant cette fontaine historique, les ouvriers ont découvert par hasard un cercueil caché dans une pierre creuse. Grâce à l’inscription gravée sur son côté, la vérité sur son sinistre contenu ne tarda pas à être révélée. En un instant, les étranges légendes entourant Pierre David ont été confirmées — et la ville a découvert un incroyable objet du passé.

Située dans la région francophone de Wallonie, en Belgique, Verviers a une histoire longue et fascinante. D’abord colonisée par les Romains, la région a connu un début de conflit au IVe siècle, quand des tribus germaniques ont commencé à arriver de l’est. Finalement, ce sont les Francs mérovingiens et leur roi Clovis qui ont réussi à contrôler le territoire.

Alors que l’Empire romain se fracturait, les peuples de Wallonie ont développé leurs propres dialectes et cultures. Entre-temps, à Verviers, les terres fortement boisées attiraient les rois mérovingiens, qui les utilisaient comme terrain de chasse. Mais après trois siècles de règne, ils furent renversés par une autre dynastie franque, les Carolingiens.

Sous les Carolingiens, la Wallonie devient de plus en plus fragmentée et divisée, semant les graines d’un conflit politique qui perdure jusqu’à aujourd’hui. À Verviers, la population est progressivement convertie au christianisme grâce aux moines de l’abbaye locale. Au milieu du 11ème siècle, la région était devenue une partie de la province de Liège.

Aujourd’hui, Verviers est connue pour sa production textile, dont on pense qu’elle a commencé dès le 15e siècle. En l’espace de 100 ans, elle était devenue la principale industrie, stimulée par la guerre de 80 ans qui faisait rage aux Pays-Bas. Au cours du siècle suivant, la population a connu un tel essor que la ville a fini par devenir une grande ville.

Toutefois, tandis que Verviers se développait, la Wallonie continuait à connaître des troubles, en particulier pendant la Révolution française de la fin du 18ème siècle. Finalement, en 1795, Liège fut annexée à la France, et la situation de la région se détériora. La pauvreté s’installe, et les citoyens luttent pour survivre grâce à une industrie en déclin.

C’est dans ce sombre contexte que Pierre David devient pour la première fois maire de Verviers, élu en 1800. Comme beaucoup d’habitants de la ville, il était issu d’une famille d’ouvriers du textile, même s’il avait travaillé comme policier avant de se lancer dans la politique. Toutefois, rien dans son parcours ne laissait présager la vénération dont il allait faire l’objet, ni la légende étonnante qui allait se développer après sa mort.

À l’époque, Verviers était placée sous le contrôle de l’empereur français, Napoléon Bonaparte, et ses citoyens devaient suivre ses décrets. Mais David n’était pas d’accord avec ces instructions d’un souverain lointain, ce qui l’a conduit à démissionner en 1808. Bien que n’étant plus maire, il continue cependant à s’impliquer activement dans la ville.

Sept ans plus tard, en 1815, les Français sont vaincus lors de la bataille de Waterloo et Verviers commence à prospérer à nouveau. Faisant désormais partie du Royaume des Pays-Bas, la ville devient un élément essentiel de l’économie industrielle de la Wallonie. Mais cela ne devait pas durer, et les troubles politiques du début des années 1830 apportent de nouvelles incertitudes dans la région.

Tout comme leurs voisins flamands, les Wallons voulaient se séparer des Pays-Bas et former leur propre royaume. Majoritairement catholiques à l’époque, ils étaient nombreux à refuser d’être gouvernés par les protestants du nord, notamment par le tyrannique roi Guillaume Ier des Pays-Bas. Finalement, le 25 août 1830, des émeutes éclatent dans la ville de Bruxelles, marquant le début de la révolution belge.

À Verviers, David soutient la revendication de sécession des provinces du sud et la formation d’une république indépendante. Mais lorsqu’il devient évident que cette approche n’aboutira pas, ce francophile convaincu se prononce en faveur d’une union avec la France. La révolution aboutit cependant à la création du Royaume de Belgique en octobre 1830.

La même année, David est réélu maire de Verviers, où il hérite d’une ville encore marquée par le traumatisme de la révolution. Durant la décennie suivante, il entreprend d’améliorer les conditions de vie de la population assiégée. On se souvient aujourd’hui de lui comme de l’homme qui a finalement apporté la stabilité après des siècles d’agitation et de troubles.

Au cours de son premier mandat de bourgmestre, David avait déjà mis en place une brigade de pompiers à Verviers, considérée comme une innovation pionnière à l’époque. À la fin de son mandat, il avait également inauguré une école secondaire dans la ville et lancé un programme de logements à loyer modéré. Des décennies plus tard, ses réalisations sont célébrées par les rues et les statues locales qui portent son nom.

Deux siècles plus tard, une fontaine érigée à la mémoire de David se dresse au centre de Verviers. En fait, il s’agit là d’un des nombreux points d’eau disséminés dans toute la ville. Mais, contrairement aux autres, ce monument de la Place Verte recèle un sombre secret depuis toutes ces années.

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